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Extraits

De récentes découvertes dans le domaine médical suggèrent que des remèdes utilisés au Moyen Âge pour soigner toutes sortes d’affections s’avèrent d’un intérêt certain pour la pharmacopée moderne. Ce qui, à première vue, nous semble être une potion magique digne d’un vieux grimoire de sorcellerie devient en fait une puissante médecine, capable de traiter des problèmes d’infections bactériennes. p23

Les alchimistes considèrent que la matière première dont sont faites toutes les substances est unique, mais qu’elle peut prendre diverses formes et se combiner à elle-même donnant tout ce qui existe. Le chaos est la matière informe à laquelle il faut ajouter le souffle vital pour l’animer. La matière première des alchimistes dont la nature est gardée secrète doit être ramenée à un état amorphe avant de lui faire subir les différentes étapes de l’œuvre. p.35

James Lovelock a mis en place les bases de l’exobiologie, laquelle permet aux scientifiques de rechercher dans les atmosphères planétaires les traces de la présence de vie. Il décrivit avec beaucoup.de bon sens les interactions complexes qui se produisent entre notre biosphère et notre atmosphère, et démontra pour l’époque une connaissance étonnamment avancée du fonctionnement des enveloppes superficielles de notre planète. Ses théories sont toujours d’actualité et il comprit très rapidement que les activités humaines, et notamment le rejet de dioxyde de carbone dans notre atmosphère du fait de la combustion des énergies fossiles, conduiraient nécessairement à des changements climatiques irrémédiables. p.37

James Lovelock lorsqu’il travaillait pour la NASA a recherché une définition de la vie qui pourrait permettre d’en détecter la présence sur une exoplanète. Il écrivit : « Je recherchais une réduction d’entropie, car celle-ci doit être une caractéristique générale de toutes les formes de vie. »

Récemment la communauté scientifique s’est émue de la découverte dans l’atmosphère vénusienne de la présence d’une molécule appelée phosphine » qui est produite par les êtres vivants. Comment une planète que l’on considérait comme stérile, avec sa température de surface de près de 460 °C, ses vents puissants qui soufflent à près de 500 km/h, sa pression atmosphérique en surface aussi élevée qu’au fond des océans sur Terre, et ses précipitations à base d’acide sulfurique, est-elle devenue en peu de temps la planète la plus prometteuse pour abriter la vie ? p.40

Parce qu’une telle molécule, rare et instable dans une atmosphère qui contient de l’oxygène, ne peut se maintenir que si elle est produite en permanence. Or, seuls des êtres vivants, peuvent en synthétiser dans de telles proportions. Et justement, la partie supérieure de l’atmosphère vénusienne correspond à des températures et des teneurs en eau qui sont compatibles avec l’existence d’une forme de vie. p.41

Néanmoins, si on envisage cette hypothèse il faut rappeler que la Terre s’est formée par l’accrétion de météorites, appelées chondrites, du fait de l’attraction gravitaire. Ces corps de petite taille qui forment aujourd’hui l’essentiel des météorites (99,5 %) frappent l’atmosphère de notre planète, occasionnant la formation des étoiles filantes que nous admirons tous les étés lors des soirées « Perséides ». Elles contiennent de l’eau dans les proportions 0,05 à 0,1 % et en tenant compte de l’érosion atmosphérique d’environ 90 %, l’eau terrestre ne peut donc pas provenir de ce seul réservoir. Il faut donc faire intervenir d’autres réservoirs extraterrestres. p.51

Faut-il en conclure que ce que les alchimistes appellent esprit universel est une forme d’énergie comme la lumière, mais qu’elle englobe d’autres types de rayonnements électromagnétiques plus subtiles et inconnus des premiers alchimistes qui constituent le rayonnement cosmique ? Dans le même temps, Fulcanelli prétend que la matière spiritualisée pourrait bien donner naissance à quelques matières volatiles. Peut-être devons-nous en déduire qu’il existe deux principes distincts, dont l’un n’est probablement pas matériel, mais pourrait constituer la source d’énergie indispensable aux opérations et l’autre est matériel, mais volatil, et serait le résultat plus concret d’une réaction de chimie atmosphérique. p.56

Dans les années 1990, la sonde Galileo a détecté autour d’Europe et de Callisto, un champ magnétique induit par celui de Jupiter dans lequel elles orbitent. C’est la preuve indirecte qu’un liquide est présent en profondeur, dont la conductivité électrique est celle de l’eau salée. Cette zone constituerait alors un océan liquide ou semi-liquide d’une centaine de kilomètres d’épaisseur sous une couche de glace dure. L’existence d’une zone liquide de cette importance permettrait un découplage mécanique de la glace de surface solide et du plancher rocheux de la planète. p.62

Finalement, l’existence de planètes océans ne serait pas un phénomène si rare dans notre voie lactée. Sur les quelques quatre mille exoplanètes découvertes à ce jour dans notre galaxie, 35 % d’entre elles seraient des planètes océan dont la taille oscillerait entre deux et quatre fois le rayon terrestre. Toutefois, cela ne les rendrait pas nécessairement hospitalières, la plupart d’entre elles possédant une atmosphère constituée de vapeur d’eau portée à des températures de 200 à 500 °C, suivie en profondeur de glace reposant directement sur le noyau planétaire. D’autres seraient semblables aux océans d’Europe et Encelade, protégés par une épaisse couche de glace. Certaines, enfin, posséderaient un océan profond d’une ou plusieurs centaines de km sous une mince couche d’atmosphère saturée en vapeur d’eau. Cependant, c’est bien d’une planète océan au moins par système solaire qu’il s’agit, soit de près de deux-cents milliards de telles planètes dans notre seule galaxie. p.64

Quand les biologistes discutent de l’apparition des êtres vivants, ils emploient volontiers le terme d’alchimie de la vie pour signifier que notre planète a opéré la transmutation de l’inerte en être vivant. p.66

De ce point de vue les alchimistes et les scientifiques ne sont pas tout à fait d’accord. Les premiers considèrent qu’il existe trois règnes : minéral, végétal et animal. Le minéral est souvent qualifié de vivant, notamment en ce qui concerne l’or alchimique qui est obtenu par un procédé de transmutation grâce à la pierre philosophale et surtout les métaux vulgaires qui ont subi une « réincrudation » au contact du sujet des sages ou dissolvant universel. Bien évidemment, les biologistes ne voient pas tout à fait les choses de la même manière mais attribuent cependant au minéral un rôle important dans la formation des molécules biologiques. p.67

Dans les gouttes d’eau, toutes les molécules peuvent réagir dans un espace bidimensionnel (en surface des gouttes) au lieu de tridimensionnel avec une probabilité bien plus élevée, même en l’absence de catalyseur. La goutte jouerait ainsi le même rôle que la cellule en favorisant un métabolisme primitif. p.73

Les premières traces de vie indiscutables sont les stromatolithes de Fortescue en Australie, âgés de 2,7 GA, et peut être de façon plus incertaine, des structures macro fossiles, datant de 3,5 GA à Pilbara en Australie et à Barbeton en Afrique du Sud. Les stromatolithes sont des formations laminaires formées par précipitation des carbonates par une communauté de microorganismes, dont de très nombreuses bactéries photosynthétiques. p.93

La formation d’O2 par photosynthèse conduisit à une auto-intoxication des cyanobactéries, qui en retour limitèrent fortement leur développement et la formation d’O2. Comment expliquer alors que ces bactéries aient subsisté ?

L’adepte, c’est l’alchimiste tel que l’on se l’imagine, un homme que l’on se représente sous les traits de Merlin l’enchanteur, un personnage de la saga légendaire du roi Arthur. On lui prête volontiers l’apparence d’Hermès Trismégiste tel qu’il est représenté dans le « Viridarium chymicum » de Daniel Stolcius von Stolcenberg en 1624 : Un personnage haut en couleur, drapé d’un long manteau agrafé sur l’épaule et portant une coiffe pointue à la grecque, probablement un pilos orné d’un bijou en forme de trèfle à quatre feuilles. p.97

Depuis deux millions d’années, la Terre a connu une période glaciaire entrecoupée de périodes plus chaudes appelées interglaciaires. Ce refroidissement s’est produit lentement du fait des modifications de la disposition des continents et de la circulation générale océanique. En particulier, le continent antarctique qui a dérivé progressivement jusqu’à sa position au niveau du pôle Sud, s’est recouvert d’une immense et très épaisse calotte glaciaire. Depuis 400 000 ans, on a dénombré cinq épisodes plus chauds ou interglaciaires séparés par des périodes plus froides tous les 100 000 ans environ. Nous vivons actuellement le dernier de ces épisodes chauds nommé Holocène. Ces cycles furent parfaitement expliqués par Milutin Milanković, par des modifications d’ordre astronomique de la position de la Terre par rapport au Soleil. Des paramètres tels que la variation d’inclinaison de l’axe terrestre, la précession des équinoxes, ou les mouvements de l’orbite terrestre autour du soleil, modifient l’insolation et donc le bilan énergétique terrestre. p.99

Ainsi, il y a 210 00 ans, deux énormes inlandsis recouvrirent l’hémisphère Nord : – Le glacier finno-scandinave des Laurentides qui débordait largement sur les plaines polonaises et russes, le Danemark, l’Angleterre et l’Irlande. Les massifs montagneux (comme les Alpes, les Vosges, le Massif central et les Pyrénées) étaient aussi recouverts de glaciers. – Le glacier des Laurentides qui recouvrait l’Amérique du Nord, le Canada et une partie des USA. Son étendue était comparable à celle de l’Antarctique actuellement et son altitude pouvait atteindre 4000 mètres contre 2500 pour l’Europe. Le niveau de la mer était alors au moins 120 mètres en dessous de sa position actuelle, ce qui laisse imaginer à quel point la géographie de l’époque würmienne était différente de celle de l’époque actuelle. Ainsi, la Manche n’existait pas, le tracé des côtes dans le golfe du lion était déplacé de 100 km vers le large et l’entrée de la grotte « Cosquer » qui est aujourd’hui à -47 m sous le niveau de la mer était accessible aux hommes et située en hauteur. p.101

C’est une découverte très récente qui pourrait changer totalement notre interprétation de la transition climatique Holocène. Diverses publications de 2019 présentent la découverte dans la partie Nord-Ouest du Groenland de deux cratères d’impact météoritique. Le premier cratère est situé sous mille mètres de glace en bordure du glacier Hiawatha et le second situé 180 km plus au sud est recouvert de deux mille mètres de glace et dénommé cratère de Paterson. C’est l’exploitation de données radars menés par la NASA et l’institut « Alfred Wegener » de Bremerhaven en Allemagne, qui a permis la réalisation de cartes géomorphologiques révélant des structures qui apparaissent comme des dépressions circulaires affectant le substratum sous la glace. p.102

En 2017, une équipe de chercheurs de l’université de Yale a publié une étude montrant le déclin de la civilisation égyptienne à l’époque des Ptolémée (dynastie Lagide) qui régna de -330 à -30 avant J.-C. L’Égypte était alors très dépendante des crues du Nil pour son agriculture, une crue trop importante ou insuffisante pouvant avoir des conséquences désastreuses sur les récoltes, déstabilisant les populations par des famines ou des migrations importantes, engendrant des troubles sociaux. p.105

Le néolithique est défini classiquement comme une période de l’histoire humaine associée au développement de l’agriculture et de la domestication ayant entrainé une sédentarisation suivie assez rapidement du développement des cités et des États. De nombreuses innovations technologiques sont associées à cette période comme l’art de la poterie ou du tissage et les premières constructions humaines en dur, souvent des temples ou des lieux de culte. Le néolithique prend fin avec l’âge du bronze et l’apparition de la métallurgie. p.107

L’agriculture serait apparue dans la zone du croissant fertile située entre les fleuves Euphrate et Tigre dans une plaine riche en espèces végétales et animales. Toutefois, celle-ci a mis près de 4000 ans à s’installer durablement comme activité principale de l’humanité et a cohabité pendant tout ce temps avec l’activité de chasseur cueilleur. p.108

Tartessos est clairement identifié à l’Atlantide par le professeur Georgeos Diaz-Montexano dans l’émission de National Géographic (2011) et l’ouvrage qui lui est consacré : Atlantis Rising. Ce qui paraît clair et indubitable sur le plan géologique, c’est que cette région de la péninsule ibérique située après les colonnes d’Hercule113est particulièrement instable et fréquemment sujette à des séismes violents dont le dernier notable en date est à l’origine de la destruction de Lisbonne en 1755. C’est en effet une zone de subduction peu connue du grand public et située au niveau du détroit de Gibraltar. p117

Dans son cheminement vers l’adeptat, l’alchimiste devra œuvrer et travailler à la réalisation de sa pierre. Il y a trois étapes dans le travail alchimique, et la première a été abordée dans le chapitre précédent. Mais c’est ici que nous donnerons quelques éléments utiles à la réalisation du premier œuvre. Il s’agit surtout de la voie sèche qui est la plus rapide et qui se pratique au creuset. En cela elle se différencie de la voie humide ou la cuisson se fait à température constante et douce dans un récipient de verre fermé « hermétiquement » appelé œuf philosophique. p123

Geber, parfois confondu avec Jabir, est un autre alchimiste du Moyen Âge qui vécut vers la fin du XIIIe siècle et fut l’auteur de « Summa perfectionis magisterii », la somme de perfection du magistère. Il s’agissait en fait du moine franciscain Paul de Tarente. Les spécialistes pensent que le pseudonyme de Geber fut utilisé intentionnellement par Paul de Tarente pour cacher son identité mais aussi pour bénéficier d’une large diffusion de son œuvre associée au nom d’un personnage célèbre et reconnu. Il exigeait que l’alchimiste suive la nature et travaille de manière expérimentale et fut l’inventeur de la méthode scientifique en quelque sorte. Ses écrits se basaient sur une théorie de la matière héritée de l’antiquité grecque : « La matière et les objets sont composés de particules de différentes finesses (structure corpusculaire), les corps les plus fins ayant la plus grande efficacité de transmutation. L’espace entre les particules (corpuscules) est rempli par une humidité qui les relie. » p.128

Ainsi, la radioactivité terrestre résulte de la transmutation des éléments chimiques si chère aux alchimistes et elle est à la base même du fonctionnement planétaire. Bien entendu, les transmutations qui s’y opèrent, obéissent à certaines règles de la chimie-physique s’apparentant plutôt à de la fission nucléaire. La transmutation envisagée par les alchimistes est d’un tout autre ordre, puisqu’elle met en jeu des éléments stables comme les métaux et s’apparente plus à de la fusion nucléaire telle qu’elle se produit dans les supernova. Là s’arrête la connivence entre alchimie et science puisque la formation d’éléments lourds comme l’argent et le plomb nécessite des énergies colossales, et résulte d’un bombardement des noyaux atomiques par des neutrons qui accroitraient ainsi leur masse atomique. p.134

Depuis le début du vingtième siècle, les connaissances sur l’organisation de la matière ont considérablement progressé. Ce fut d’abord la découverte des protons et des neutrons par Rhuterford, ces derniers constituant le noyau atomique. Ainsi les éléments chimiques peuvent être classés en fonction de leur nombre de protons et de neutrons de manière plus élégante. p135

Robert Fludd, en bon disciple de Paracelse écrivit une cosmologie où l’alchimie avait toute sa place. Né en 1574 à Milgate House, en Angleterre, de religion anglicane, Robert Fludd se passionnait pour les textes hermétiques, la médecine, l’alchimie, l’astrologie et possédait une grande érudition. Il considérait la création comme étant un acte divin, mais ce Dieu demeurant caché aux hommes. Au moment de la création de l’univers, il se serait révélé à lui-même à partir du « Néant primordial » avant de créer le temps et le monde. p.137

Selon le physicien Étienne Klein on ne sait pas ce qui se passait avant l’instant zéro du Big Bang et aucune théorie de physique ne permet à l’heure actuelle de comprendre ce qui existait avant. Les physiciens appellent cette limite le mur de Planck. Au-delà du mur de Planck, le concept de temps et d’espace n’a plus aucun sens. Toutes les hypothèses sont permises pour comprendre ce qui existait avant le Big Bang. Cette incertitude sur les premiers instants de l’univers a permis à de nombreuses théories, toutes plus exotiques les unes que les autres, de voir le jour. p.138

La polémique est née en mars 1989, lorsque deux physiciens, Martin Fleischmann et Stanley Pons publièrent dans le « Financial Times », un article où ils assuraient avoir réalisé une fusion thermonucléaire sans apport d’énergie, à température et à pression ambiante. Il s’agissait d’une simple expérience d’électrolyse, où les auteurs utilisaient deux électrodes, l’anode en platine et la cathode en palladium, reliées à une batterie et plongées dans de l’eau lourde. Ils constatèrent un dégagement de chaleur important qu’ils attribuèrent à une fusion thermonucléaire contrôlée.

La formation de noyaux plus lourds que le nickel n’est pas le résultat de la fusion, mais de la capture de neutrons par les noyaux stables tels que le fer et le cobalt. Les neutrons sont des particules non chargées qui sont ajoutés à des noyaux lourds suivant deux processus : – Un processus lent qui permet leur capture par les noyaux stables du groupe du fer et qui donnera des éléments radioactifs, lesquels se désintégreront en éléments stables comme le bismuth 209. Certains de ces neutrons se désintègrent pour donner un proton et un électron (désintégration β− ) et ainsi des éléments plus lourds que le fer peuvent aussi être formés ; – Un processus rapide qui donne naissance aux éléments les plus lourds comme l’uranium. Ce type de processus se produit en particulier lors de la collision de deux étoiles à neutrons et est appelé kilonova. p.154

Ce même mercure, que l’alchimiste prétend transformer en or pur, est un élément qui est très proche de l’or dans la classification périodique des éléments et n’en diffère que par un proton. D’ailleurs, le fait que le mercure puisse se transmuter en or est là aussi parfaitement établi par la science moderne. Le mercure 197 est instable et perd facilement un proton par désintégration β+ donnant ainsi de l’or. Une fois de plus, on ne peut que constater la connaissance intuitive de la parenté chimique de ces métaux, que possédaient les alchimistes. p.157

Dans l’alchimie médiévale, on retrouve bien souvent l’expression de « or vivant ». C’est ainsi que pour Nicolas Flamel, alchimiste célèbre, mais pas forcément reconnu pour tel par les historiens, les métaux extraits de la mine sont considérés comme des fruits séparés de leur arbre ; ils sont morts : Que iceux Philosophes entendus, N’ont pas tels mots dicts, ni rendus, Pour donner entendre à chacun, Que ce soit or, n’argent commun, Ny le vulgal Mercure aussi : Ils ne l’entendent pas ainsi ; Car ils savent que tels métaux Sont tous morts, pour vray (…) ; Car il est vray certainement, Que ce sont les fruicts vrayement Cueillis des arbres avant saison. Ainsi peut-on considérer selon Dom Pernety, dans son « Dictionnaire mytho-hermétique » du XVIIIe siècle, que les métaux servant à faire des monnaies ou utilisés pour tous les usages de la vie civile sont considérés comme morts. Seul l’or obtenu par un procédé alchimique est considéré comme ressuscité grâce au mercure des sages. L’or alchimique est donc considéré comme supérieur à l’or filonien. Mais l’or alchimique n’est pas pour autant la finalité des travaux alchimiques car comme l’affirme, Dom Pernety : « C’est mal à propos, qu’on dit que les alchymistes cherchent à faire de l’or. La première intention des vrais philosophes est de trouver un remède contre les maux qui affligent la nature humaine. » p.161

Quelle est cette matière première que le maître alchimiste doit utiliser pour commencer son travail. Tous la décrivent avec des paraboles plus ou moins compliquées qui laissent soupçonner que cette matière est un minerai extrait de la terre, comme il l’est dit dans la « Table d’émeraude » : « Le « Soleil » est son père, la « Lune » la mère le « vent » l’a porté dans son ventre. La « Terre » est sa nourrice et son réceptacle. » p.166

Il est bon à ce stade de revenir à notre matière première qui a été évoquée plus haut et à l’hypothèse Nostoc. L’été ils sont difficiles à repérer car ils forment une sorte de croûte noirâtre à la surface du sol à peine visible, mais dès que l’humidité de la rosée ou de la pluie est présente ils prennent un aspect gélatineux qui n’est pas sans rappeler celui des algues brunes de notre littoral. Ils sont alors gorgés de rosée ou d’humidité. Si nous les observons au microscope, nous verrons qu’ils sont constitués de filaments composés de cellules distinctes. Il s’agit en fait de cyanobactéries parfois appelées à tort « algues bleues ». Ce sont des bactéries photosynthétiques donc chlorophylliennes, mais aussi pourvu d’un équipement pigmentaire qui leur permet de capter une gamme de longueurs d’onde plus étendue que celle de nos végétaux terrestres. p.177

D’une manière générale, la stabilité des éléments super-lourds augmente avec le nombre de neutrons, plus on s’approche d’un nombre magique de ces derniers. De tels atomes pourraient théoriquement exister dans la nature et de nombreux chercheurs ont essayé de les détecter dans des minerais terrestres de platine sans succès. De même les recherches des traces de ces éléments dans les rayonnements cosmiques n’ont donné aucun résultat.

La vie de Bergier ressemble à s’y méprendre à un véritable récit d’aventurier moderne qui n’a d’ailleurs pas laissé les auteurs indifférents, puisque Hergé utilisera son image dans « Vol 714 pour Sidney » pour créer le personnage de Mik Ezdanitoff, chroniqueur dans la revue Comète, mais aussi télépathe et agent de liaison avec les extraterrestres. Louis Pauwels relate la rencontre de Jacques Bergier avec l’alchimiste. Helbronner en tant que rare spécialiste de physique nucléaire était en outre expert auprès des tribunaux pour toutes les affaires touchant de près ou de loin à la transmutation, et c’est ainsi que Jacques Bergier qui travaillait avec lui, eut l’occasion de rencontrer toutes sortes de faux alchimistes, escrocs ou illuminés. p.189

Comme nous l’avons vu l’élixir qui est obtenu lors de cette étape de l’œuvre au rouge est la médecine universelle qui permet de soigner tous les maux. Si une telle liqueur possède un pouvoir de remède universel, nul doute que cela contribue à motiver nombre d’alchimistes au-delà d’une simple quête spirituelle. Pour poursuivre la métaphore que j’ai conduite depuis le début avec l’apparition de la vie, cette panacée pourrait plus simplement être assimilée à la vie elle-même et à la cellule vivante. Le vieillissement ne concerne que les êtres les plus complexes donc pluricellulaires. En pratique certaines lignées de cellules peuvent être qualifiées d’immortelles, ce qui signifie que ces cellules ne vieillissent pas et conservent la possibilité de se diviser. p.195

Nous sommes des êtres vivants, forcément très complexes et placés de manière discutable tout en haut de l’échelle évolutive. Ce n’est pas tant la complexité de notre organisme biologique qui est mise en avant ici, mais plutôt le fait que nous sommes des êtres conscients. À ce sujet, il est vraisemblable pour ne pas dire certain que la conscience ne soit pas le propre de l’homme, et existe également dans le règne animal.

Un être vivant est constitué d’assemblages moléculaires de carbone, oxygène, hydrogène, azote, soufre et phosphore pour les éléments les plus importants. Il possède une capacité d’auto-organisation, de croissance et de réparation de ses constituants. Il peut également se reproduire, soit à l’identique au moyen de la multiplication végétative, soit de manière plus innovante grâce à la reproduction sexuée. Cette dernière, qui est un des moteurs les plus puissants de l’évolution des espèces, est apparue tardivement par rapport à la reproduction conforme.

Essayons de comprendre comment est constitué un être vivant en commençant d’abord par ce qu’il y a de plus élémentaire : une cellule. La multiplication végétative permet la formation d’individus identiques génétiquement ou clones. Elle s’apparente au bouturage et au marcottage chez les végétaux. Pour le biologiste ou le chimiste, la cellule est ce que l’on appelle un système thermodynamique ouvert. Dans la première partie de cet ouvrage, j’ai présenté la cellule comme étant une boîte délimitant un contenu différent du milieu extérieur, mais capable d’échanger de la matière et de l’énergie. Comment peut-on expliquer ces propriétés remarquables ? p.198

Il ne suffit pas de disposer d’un texte chiffré pour comprendre ce qu’il signifie et entreprendre de lire les instructions qu’il contient. Il faut disposer du code qui permettra de décrypter un tel langage. Nombreux sont ceux qui confondent l’information génétique et le code génétique. L’information proprement dite, est constituée d’une succession ou séquence, des 4 nucléotides différents déjà décrits (A, T, G, C). La séquence est l’ordre dans lequel sont disposés ces nucléotides et ce que le généticien s’efforce de déterminer, au moyen d’un séquenceur d’ADN, qui effectue ces taches de manière automatisée. Ces appareils sont aujourd’hui devenus très simples à utiliser et portables. p.207

L’expression d’un gène particulier dans une population cellulaire, est un phénomène considéré par ces auteurs comme stochastique, c’est-à-dire aléatoire, et en réalité le déterminisme d’un territoire ne semble s’opérer qu’à l’échelle de la population cellulaire. Dans un environnement variable, pouvant fluctuer au gré de l’état métabolique des cellules, l’expression génétique peut être modifiée d’un territoire à l’autre, d’un sujet à l’autre. p.215

Le caducée dans la mythologie Ce « sceptre » appartenait initialement à Apollon qui le transmit à Hermès, son demi-frère, fils de Zeus et de Maïa, en échange d’une lyre. En effet, Hermès déroba à Apollon un troupeau de cinquante superbes génisses, en prenant toutes les précautions pour ne pas être découvert, mais finira par être reconnu et n’aura pas d’autre choix que de donner la lyre qu’il venait d’inventer à Apollon, pour se faire pardonner de son larcin. Contre toute attente, Apollon fut fort satisfait de son acquisition et lui attribuera le caducée. R. van Tiggelen relate une légende grecque selon laquelle Hermès découvrit le premier la puissance du caducée, en voulant séparer deux serpents engagés dans un combat mortel. Les reptiles cessèrent immédiatement le combat, s’enlacèrent autour du bâton et s’embrassèrent. Or, la couleuvre en question a été comparée à l’espèce Elaphe longissima, dont les mâles se combattent territorialement en s’enlaçant entre eux, les têtes se redressant. Étant attribués à une espèce semi-arboricole, il n’est donc pas surprenant que ces serpents s’enroulent autour du bâton d’Hermès. 217

La structure de la molécule d’ADN est maintenant bien connue et a été décrite en 1953 par les Américains Watson et Crick et modélisée sous la forme d’une double hélice formée de deux chaines de nucléotides enroulées l’une autour de l’autre de manière dextrogyre (sens des aiguilles d’une montre). La ressemblance de cette structure avec le symbole du caducée n’est-elle pas une évidence ? La molécule la plus fondamentale du vivant qui encode un organisme dans toute sa complexité possède-t-elle un lien avec ce symbole de la médecine ou est-ce un heureux hasard ? p.222

Situons-nous à la manière des biologistes dans une logique évolutive. Nous sommes amenés à transmettre nos gènes à nos enfants et à travers eux, une partie de nos traits distinctifs, mais rien ne subsiste de notre conscience, sinon quelques souvenirs, habitudes et enseignements dans le meilleur des cas. Il existe cependant un mémoire génétique des évènements importants, qui peut se transmettre d’une génération à l’autre grâce à des mécanismes épigénétiques. Selon Edith Heard248, l’épigénétique est l’ensemble des changements d’expression des gènes qui sont transmissibles au cours des divisions cellulaires ou à travers les générations et qui n’impliquent pas de changement de la séquence d’ADN. p.231

Dès lors, les progrès de la neuroépigénétique ouvrent une nouvelle ère dans la compréhension des troubles psychiatriques. Mais l’auteure de cet article va plus loin en émettant l’hypothèse que d’autres éléments tels que des substances toxiques, des habitudes de vie, peuvent aussi influencer l’expression des gènes, et donc au-delà le psychisme des individus et celui de leurs enfants. p.233

La complexité du réseau est la clé pour comprendre comment fonctionne l’intelligence sur le plan biologique. Nous pouvons ensuite changer un peu d’échelle en considérant que chaque humain, voire chaque être vivant est une unité de cette intelligence globale. Les différentes unités échangent des informations de manière complexe comme le font les neurones au sein du cerveau. Prenons l’exemple d’une société d’insectes comme celle des abeilles. Une abeille isolée accomplit un certain nombre de tâches mais est incapable à elle seule de permettre la survie de la colonie. C’est par le truchement d’échanges d’informations multiples et diverses entre les individus (signaux visuels, gustatifs, olfactifs, auditifs, tactiles) que se construit la stratégie qui permet à l’ensemble de la ruche de survivre. p.238

Si l’un des berceaux de l’alchimie est, comme nous l’avons déjà dit, l’Égypte, il est normal que les alchimistes se réfèrent à un dieu de la connaissance sous les traits de Thot qui aide à la pesée des âmes. Didier Michaud258, philosophe et journaliste auteur de nombreux ouvrages ésotériques, cite un passage tout à fait édifiant du « Livre des morts des anciens Égyptiens » qui montre l’importance de Thot dans le panthéon égyptien : « Je suis Thot, le scribe excellent, aux mains pures, maître de la pureté, qui chasse le mal, qui écrit ce qui est exact, dont l’abomination est la fausseté, dont le calame protège le Maître de l’univers, maîtres des lois, qui fait parler les écrits dont les paroles ont réorganisé les deux rives. Je suis le maitre de l’exactitude, témoin impartial des dieux, qui met à la parole afin qu’elle reste, qui fait proclamer juste celui dont la voix est étouffée… p.245

La science hermétique est donc porteuse de techniques utilisées couramment en chimie et en métallurgie. Les instruments utilisés sont ceux de la chimie traditionnelle, sans les appareils de mesure moderne, puisqu’on se fie pour les réactions aux couleurs, odeurs et autres indices de l’avancement d’une réaction. p.249

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